La bronchiolite est une maladie respiratoire épidémique due majoritairement au virus respiratoire syncytial (VRS). Elle touche surtout les très jeunes enfants (nouveau-nés et nourrissons), avant l’âge de 2 ans.
D’origine virale, elle ne se soigne pas avec des antibiotiques. La bronchiolite provoque une congestion nasale avec une toux légère et parfois une fièvre modérée. L’infection peut se limiter à un simple rhume ou une rhinopharyngite. Chez les nourrissons et les enfants de moins de 2 ans, la toux peut devenir plus fréquente avec apparition d’une gêne respiratoire qui se traduit par une respiration rapide et sifflante. À ce stade de la maladie, l'enfant peut avoir des difficultés à s'alimenter et à dormir. Il peut avoir de la fièvre.
Dans la majorité des cas, La bronchiolite guérit spontanément au bout de 5 à 10 jours mais la toux peut persister pendant 2 à 4 semaines.Dans de rares cas, la bronchiolite impose l’hospitalisation, voire une admission en réanimation.
La bronchiolite touche chaque hiver 30 % des nourrissons de moins de 2 ans, soit environ 480 000 cas. L'épidémie de bronchiolite 2022-2023 s’est caractérisée par sa précocité (début octobre) et sa très forte intensité. Selon le bilan de surveillance de Santé publique France, elle a causé l'hospitalisation de plus de 26 000 enfants de moins de 2 ans, nécessitant le transfert de bébés en réanimation dans d'autres régions, faute de place dans les services pédiatriques.
Après l’avis favorable rendu par la Haute Autorité de santé (HAS) début août 2023 sur le Nirsevimab (Beyfortus), un anticorps monoclonal à destination de tous les enfants de moins d’un an, codéveloppé par les laboratoires Sanofi et AstraZeneca, la France est le premier pays au monde prêt pour la campagne de prévention 2023-2024 contre la bronchiolite.
Le test effectué auprès de 8 000 nourrissons pendant l'hiver 2022-2023 a montré que le Beyfortus réduisait de plus de 60 % les hospitalisations.
Administré en une fois sous forme de piqûre, il protège les nouveau-nés et les nourrissons en quelques jours après l’injection et pendant au moins 5 mois.
La dose recommandée dépend du poids du nourrisson (au moment de l’injection) et il existe 2 dosages:
- 1 dose de 50 mg pour les nourrissons dont le poids est inférieur à 5 kg
- 1 dose de 100 mg pour les nourrissons dont le poids est supérieur à 5 kg.
Ainsi, depuis mi-septembre, ce nouveau traitement permettant d'éviter les formes graves de bronchiolite, est disponible sur prescription médicale en ville et dans les maternités. Il est pris en charge à 100 % par l’assurance maladie obligatoire et sans avance de frais, pour tous les bébés de moins d'un an.
Mais face au succès de cette première campagne de prévention chez les parents de nouveau-nés et nourrissons, le ministère de la Santé et de la prévention a revue fin septembre sa stratégie de mise à disposition du Nirsevimab (Beyfortus) :
- les doses de 50 mg, adaptées aux enfants de moins de 5 kg, sont réservées aux maternités afin de protéger en priorité les enfants les plus à risque de faire une forme grave de bronchiolite
- les livraisons de doses de 100 mg en pharmacie en France (1) pour les nourrissons de 5 kg et plus sont temporairement interrompues. Les commandes passées auprès des pharmacies jusqu'au 25 septembre pourront être honorées ces prochains jours. Les livraisons devraient pouvoir reprendre ensuite à partir du mois de novembre.
(1) Pour les départements et régions d’outre-mer, la mise à disposition du produit se fera exclusivement via les établissements de santé.
Pour en savoir plus :
- Article sur Ameli.fr
- Fiche ANSM d’informations aux parents sur le Beyfortus
- Questions/réponses du Ministère de la Santé et de la prévention sur la bronchiolite