Aujourd’hui, l’insuffisance cardiaque touche 1,5 million de Français, notamment les plus de 60 ans.
On estime que 400 000 à 700 000 patients insuffisants cardiaques sont aujourd’hui non diagnostiqués !
Les conséquences sont très importantes, notamment en termes d’hospitalisations et de décès. L’une des raisons principales expliquant ce sous-diagnostic est la méconnaissance des signes d’alerte.
Une maladie fréquente, grave, méconnue et insuffisamment diagnostiquée
On parle d’insuffisance cardiaque lorsque le cœur perd sa capacité de contraction normale. Il ne pompe plus suffisamment de sang pour permettre aux organes de recevoir assez d'oxygène et d'éléments nutritifs, essentiels à leur bon fonctionnement.
Cette maladie se manifeste d’abord au moment de l’effort lorsque le cœur doit augmenter sa fréquence de contraction et le débit d’éjection du sang, puis au repos. Le cœur va s’adapter à la perte de sa force de contraction en accélérant ses battements (augmentation de la fréquence cardiaque), puis en augmentant de volume (épaississement des parois ou dilatation des cavités cardiaques), ce qui a pour conséquence d’aggraver l’insuffisance cardiaque.
L'insuffisance cardiaque a le plus souvent comme origine une pathologie cardiaque (maladie des artères coronaires avec ou sans infarctus, valve cardiaque, etc.) ou un facteur de risque (hypertension, diabète). Elle concerne 2 à 3 % de la population et 10 % des plus de 75 ans. Et, le nombre des personnes concernées pourrait progresser, tous les quatre ans, de 25 % à la faveur du vieillissement de la population.
Si l’insuffisance cardiaque n'est pas traitée correctement, cette pathologie chronique et évolutive s’aggrave et affecte non seulement la qualité de vie quotidienne des personnes, avec une altération des capacités fonctionnelles, mais aussi leur vie professionnelle, ainsi que celle de leur entourage (aidants). Elle est également susceptible d’être à l’origine de troubles anxieux, voire de dépression.
Un diagnostic tardif peut conduire à une décompensation nécessitant une hospitalisation, parfois en soins intensifs. À l’inverse, un diagnostic précoce accompagné d’une prise en charge médicale adaptée et du respect de recommandations hygiéno-diététiques permettent de mieux vivre avec sa maladie et de limiter les hospitalisations en urgence.
Les chiffres :
- Près de 200 000 hospitalisations chaque année : première cause d’hospitalisation après 65 ans.
- 70 000 décès par an, soit la deuxième cause de mortalité après les cancers.
- Plus de 3 milliards d’euros de dépenses pour l’Assurance maladie en 2020, pour 846 000 patients, dont 42,3 % liés aux séjours à l’hôpital
Quels sont les signes d’alerte ?
L’insuffisance est évolutive et ses signaux d’alerte sont souvent peu connus de la population ce qui contribue au retard du diagnostic et de la prise en charge, et participe à l’aggravation de la maladie et de ses conséquences.
L'association de 4 signes et symptômes, dont aucun n'est spécifique pris isolément, ou leur survenue récente doivent faire penser à une insuffisance cardiaque et inciter à consulter :
- Un essoufflement inhabituel à l’effort et/ou en position allongée,
- Une prise de poids rapide,
- Un gonflement (œdème) des pieds et des chevilles,
- Une fatigue excessive y compris pour un petit effort.
En effet, lorsque le cœur dysfonctionne, la pression du sang augmente dans le cœur, et cela se transmet en amont du cœur, c’est-à-dire dans les poumons, d’où l’essoufflement, puis au niveau du foie et du système veineux, expliquant les œdèmes et la prise de poids. En aval du cœur, la diminution du débit sanguin, qui touche en premier lieu les reins, va éliminer moins de sel et d’eau, ce qui est la cause les œdèmes. Cela touche les muscles, d’où la fatigue ressentie à l’effort.*
Lors de la consultation médicale, un bilan biologique identifiant les marqueurs de l'insuffisance cardiaque pourra être prescrit par le médecin qui, éventuellement, adressera le patient au cardiologue. Le suivi du patient, pluriprofessionnel, passe également par l'éducation thérapeutique du patient et de ses proches, afin de les rendre capables de repérer les signes annonciateurs d'une décompensation.
La campagne de sensibilisation
L’Assurance maladie lance une nouvelle campagne de sensibilisation autour de l’insuffisance cardiaque qui vise à informer davantage le grand public et à accompagner les professionnels de santé afin d’améliorer le dépistage et d’optimiser la prise en charge de la maladie.
MGEN, en tant que gestionnaire du Régime obligatoire d’assurance maladie, participe à relayer cette campagne.
* Livre blanc du Groupe insuffisance cardiaque et cardiomyopathies de la Société française de cardiologie