Depuis plusieurs années, les compétences des pharmaciens ne cessent de s’étendre. Ils jouent un rôle majeur en matière de prévention et d’accès aux soins. Leur place dans les dispositifs de coordination entre professionnels de santé est renforcée.
Depuis plusieurs années, les compétences des pharmaciens ne cessent de s’étendre. Ils jouent un rôle majeur en matière de prévention et d’accès aux soins. Leur place dans les dispositifs de coordination entre professionnels de santé est renforcée.
Depuis plusieurs années, les compétences des pharmaciens ne cessent de s’étendre. Ils jouent un rôle majeur en matière de prévention et d’accès aux soins. Leur place dans les dispositifs de coordination entre professionnels de santé est renforcée.
Les pharmaciens peuvent désormais :
Les pharmaciens travaillant en pharmacie ou en laboratoire de biologie médicale sont autorisés à prescrire et administrer les vaccins obligatoires et recommandés mentionnés dans le calendrier des vaccinations en vigueur :
Le programme national de dépistage organisé du cancer colorectal prévoit la réalisation d’un test de recherche de sang occulte dans les selles tous les 2 ans à partir de 50 ans et jusqu’à 74 ans. Ce test est réalisé grâce à un kit.
Désormais, les kits de dépistage peuvent être remis par le pharmacien pour les personnes de 50 à 74 ans, avec ou sans invitation, sous réserve d’être éligible au dépistage organisé (pas de test réalisé depuis 2 ans et pas de risque élevé ou très élevé de développer un cancer colorectal). Si la personne n’est pas éligible car elle présente un risque élevé ou très élevé, le pharmacien l’invite à consulter un médecin pour envisager une prise en charge appropriée. Le pharmacien donne une information générale sur le dépistage et son importance.
En pratique, pour le dépistage des infections urinaires simples : le pharmacien accueille la patiente dans un espace de confidentialité et met à disposition des toilettes pour la réalisation du test. Il explique les recommandations en vigueur sur la prise en charge de la cystite. Il procède à l’analyse et l’interprétation du résultat du dépistage. Il informe le médecin traitant de la patiente de la réalisation du test et de son résultat par messagerie sécurisée et ajoute ces informations dans l’espace numérique en santé de la patiente avec son accord.
Le Trod angine permet de déterminer si l’angine est d’origine virale ou bactérienne. Il peut être réalisé par un médecin ou un pharmacien.
En officine, le pharmacien peut réaliser ce test directement chez les enfants à partir de 10 ans et chez les adultes lorsque les symptômes présentés par la personne le justifient.
En cas de résultat positif du test, le pharmacien oriente le patient vers son médecin.
Si la personne a déjà consulté son médecin et que celui-ci n’a pas pu réaliser de Trod angine lors de la consultation, il peut remettre à son patient une ordonnance « conditionnelle » qui lui permettra, en cas de de test positif réalisé à la pharmacie, la délivrance d’un traitement antibiotique.
En pharmacie, la réalisation du test (entre 6 et 7 €) est prise en charge par l’Assurance Maladie à 70 % et les 30% restant sont couverts par votre complémentaire santé (mutuelle, assurance…).
Lorsque l’angine est d’origine virale (plus des trois quarts des cas chez l’adulte) les antibiotiques sont inutiles.
Ils sont chargés de la mise en place d’actions de prévention et de promotion de la santé selon les priorités définies dans la stratégie nationale de santé.
Les pharmaciens peuvent mener des actions de sensibilisation auprès des populations cibles, cela commence par l’information des femmes enceintes quant à la prise de médicaments durant leur grossesse. L'objectif de l'accompagnement proposé par le pharmacien aux femmes enceintes est de sensibiliser ces dernières au risque lié à la consommation de substances tératogènes ou fœto-toxiques pendant la grossesse et, le cas échéant, à l'importance de la vaccination.
Lorsque le pharmacien identifie que la femme est enceinte, s’il l’estime nécessaire il peut lui proposer un entretien au cours duquel il devra :
- S’informer sur les traitements de la femme et sa prise de médicament ;
- Evoquer les risques liés à la consommation ou à l’utilisation de certains substances (alcool, compléments alimentaires, etc…) ;
- Remettre à la patiente le flyer « Médicaments et grossesse, les bons réflexes » réalisé par l’ANSM : il peut également lui être envoyer via la messagerie sécurisée de Mon Espace Santé. (voir également l’article sur mgen.fr).
Le pharmacien peut proposer un accompagnement individuel aux patients prenant un traitement anticoagulant oral par antivitamine K. Cela prend la forme de deux entretiens gratuits par an au cours desquels il apporte des informations et conseils en lien avec le traitement :
- Rôle du traitement et comment bien le suivre ;
- L’importance du suivi biologique ;
- Les médicaments à éviter ;
- Des conseils sur l’alimentation et la vie quotidienne.
Le pharmacien peut accompagner le patient dans la prise de son traitement. Ce dispositif s’adresser aux patients en initiation de traitement et à ceux déjà sous traitement. L’accompagnement pharmaceutique des patients sous anticancéreux comprend trois entretiens :
- Un entretien initial au cours duquel le pharmacien recueille les informations générales sur le patient, il évalue le ressenti du patient par rapport à son traitement, il présente au patient le schéma et les règles de prise de son traitement ;
- Un entretien sur la vie quotidienne et la gestion des effets indésirables, lors de celui-ci le pharmacien évoque avec le patient les difficultés qu’il rencontre dans sa vie quotidienne en lien avec le traitement et les éventuels effets indésirables auxquels il est confronté ;
- Un entretien d’observance qui vise à évaluer l’adhésion et l’observance du traitement, sensibiliser le patient sur l’importance d’avoir une observance au traitement anticancéreux par voie orale.
L’accompagnement pharmaceutique des patients sous traitement AOD comprend trois étapes :
- Un entretien d’évaluation pour estimer les connaissances du patient, ses points forts et ses points faibles et pour permettre d’identifier les axes d’accompagnement à mettre en œuvre ;
- Un programme d’entretiens adaptés aux besoins du patient ;
- Un bilan des entretiens réalisés.
Cet accompagnement prévoit 5 entretiens :
- Un entretien d’évaluation au cours duquel le pharmacien recueille les informations générales sur le patient, il évalue le ressenti du patient par rapport à son traitement et définit le programme des entretiens thématiques nécessaires ;
- Un entretien d’observance qui vise à évaluer l’adhésion et l’observance du traitement, sensibiliser le patient sur l’importance d’avoir une observance de son traitement et l’informer sur la conduite à tenir en cas d’oubli ;
- Un entretien sur la surveillance biologique durant lequel le pharmacien l’informe de l’importance du suivi biologique de son traitement et de l’importance de la surveillance de l’apparition de signes ou de situations à risque ;
- Un entretien sur les effets du traitement, le pharmacien explique au patient le mode d’action du traitement, l’informe sur des signes évocateurs d’un mauvaise dosage et repère les interactions médicamenteuses en rappelant les contre-indications ;
- Un entretien de vie quotidienne et alimentation pour informer le patient sur les précautions quotidiennes à prendre.
Le rôle des pharmaciens a été renforcé dans les dispositifs de coordination entre professionnels de santé afin qu’ils puissent contribuer à l’accompagnement en sortie d’hospitalisation, garantir un parcours sans rupture et offrir un accès aux soins pour tous notamment dans les déserts médicaux.
Ainsi ils peuvent :
- Effectuer une assistance à la téléconsultation en officine ;
- Avoir un rôle de « pharmacien correspondant » dans les déserts médicaux et ainsi renouveler les traitements chroniques, ajuster la posologie ;
- Dispenser des produits de santé à domicile dans le cadre de leur participation au service de retour à domicile des patients hospitalisés (PRADO).
Les pharmaciens sont autorisés et encouragés à substituer les médicaments d’origine (princeps) par des médicaments génériques.
Dans certaines situations, le pharmacien ne doit pas proposer la substitution par un médicament générique :
- Le patient est traité et stable avec un médicament non générique dit « à marge thérapeutique étroite »*, afin d'assurer la stabilité de la dispensation ;
- Le patient est un enfant de moins de six ans, si l'apparence ou la forme d'un médicament permet une meilleure ingestion. Le praticien devra justifier sa décision par écrit ;
- Le patient présente une contre-indication formelle à un excipient à effet notoire qui serait présent dans tous les médicaments génériques et absent dans le médicament non générique.
Généralement, le médecin indique la mention « non substituable » sur l’ordonnance.
=> « Tiers Payant contre Générique » : ce dispositif prévoit de réserver le tiers payant uniquement aux assurés acceptant la délivrance de médicaments génériques à la place de princeps. En cas de refus, le patient ne bénéficie pas de l’avance de frais sur le ou les médicament(s) non substitué(s), ni de la télétransmission de leur facture et il sera remboursé sur la base du prix du générique le plus cher. Ce dispositif concerne tous les assurés quel que soit le régime dont ils dépendent, et s’applique à tous les médicaments disposant d’un équivalent générique.
En cas de rupture d'approvisionnement nationale des génériques d'un médicament princeps donné, les pharmaciens peuvent délivrer le médicament non générique, et les patients seront remboursés sur la base du prix de ce médicament.
* La liste des médicaments à marge thérapeutique étroite figure à l'annexe de l'arrêté du 12 novembre 2019, modifié, précisant les situations médicales dans lesquelles peut être exclue la substitution à la spécialité prescrite d'une spécialité du même groupe générique.
La nouvelle convention incite les pharmaciens à la dispensation à l’unité des médicaments dans le but de permettre une prise en charge efficace du patient et de lutter contre le gaspillage et la production de déchets qui peuvent être des produits dangereux ou toxiques.
Le pharmacien prélève dans le conditionnement extérieur initial, les unités de prise prescrites, par tout moyen permettant de garantir leur intégrité. Il les place dans un nouveau conditionnement adapté. Si le nombre de prise prescrite est conforme au conditionnement commercialisé : le pharmacien dispense la spécialité sans y toucher.
Le rôle des pharmaciens s’adapte au virage du numérique en santé, engagé depuis ces dernières années. Ils alimentent le Dossier Médical Partagé (DMP) du patient pour enrichir leur espace numérique de santé,
« Mon Espace Santé », permettant de faciliter la coordination des professionnels de santé autour du patient. Ils peuvent également recourir à des logiciels d’aide à la dispensation certifiés.
La messagerie sécurisée de Mon espace santé leur permet en outre de recevoir les ordonnances. Enfin, les pharmaciens vont également contribuer à la généralisation de la e-prescription qui deviendra obligatoire d’ici 2024.