Dans le monde, plus d’un million de personnes meurent chaque année des suites d’une pathologie liée à la pollution de l’air en milieu urbain. Ces vingt dernières années, la qualité de l’air s’est améliorée en France. Toutefois, la pollution de l’air reste responsable de 9 % de la mortalité, et certaines zones très urbanisées restent très exposées. La pollution induite par les véhicules motorisés en est la principale cause.
Comment la pollution de l’air impacte-t-elle notre santé ?
Notre santé est impactée à court et long terme par la pollution de l’air. Les risques encourus par chacun sont multiples et peuvent se classer en trois catégories : pathologies respiratoires, pathologies chroniques et pathologies cardiovasculaires. Ces pathologies s’exprimeront de plusieurs manières :
Inflammation systémique et stress oxydatif | Effets au niveau du cerveau | Effets sur la fonction reproductive et le développement de l’enfant |
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Effets au niveau des poumons | Effets au niveau du cœur | Effets sur le système vasculaire | Effets sur le sang |
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Par ailleurs, des effets indirects peuvent apparaitre. En effet, la pollution de l’air n’impacte pas uniquement notre santé, mais également l’environnement : matériaux des façades, cultures agricoles, écosystèmes (sols et eaux) etc. Or, ce sont des éléments avec lesquels nous interagissons quotidiennement (ex. les cultures se retrouvent dans notre alimentation).
Des inégalités au sein de la population
La population dans son ensemble est concernée par la pollution de l’air, mais certains sont plus vulnérables que d’autres et, donc, exposés à un surrisque :
- Les femmes enceintes et les jeunes enfants,
- Les personnes de plus de 65 ans,
- Les personnes souffrant de pathologies cardiovasculaires,
- Les personnes souffrant d’insuffisance respiratoire ou cardiaque. De plus, nombreux sont ceux se déclarant sensibles aux pics de pollution ou dont les symptômes s’aggravent lors de ces épisodes. C’est notamment le cas des personnes sujettes à l’asthme.
Véhicules et pollution de l’air
En Ile de France, trois sources principales de pollution sont identifiées : le secteur résidentiel et tertiaire, le transport, et l’industrie. D’autre part, nombre de polluants comme le monoxyde de carbone, l’oxyde d’azote ou les particules fines sont d’origine automobile, du fait de la combustion des carburants ou de l’évaporation de l’essence.
Les milieux urbains sont, de fait, les plus exposés à la pollution atmosphérique car de nombreux véhicules y circulent.
La France n’est pas épargnée par cette pollution atmosphérique puisqu’en 2015, elle a reçu un avis motivé de la part de la Commission européenne concernant le dépassement des concentrations en particules (PM10) sur les dix zones géographiques suivantes :
- Douai-Béthune-Valenciennes,
- Grenoble,
- Lyon,
- Marseille,
- La Martinique,
- Nice,
- Paris,
- Toulon,
- La zone urbaine régionale de Provence-Alpes-Côte d’Azur,
- La zone urbaine régionale de Rhône-Alpes.
En outre, en 2017, elle a reçu un second avis motivé traitant cette fois des taux de NO2 au-delà du seuil réglementaire. Il concerne les zones et agglomérations suivantes :
- Clermont-Ferrand,
- Grenoble,
- Lyon,
- Marseille,
- Montpellier,
- Nice,
- Paris,
- Reims,
- Saint-Étienne,
- Strasbourg,
- Toulon,
- Toulouse,
- La Vallée de l'Arve.
Les résultats n’étant pas probants en 2018, la Commission européenne a demandé à la Cour de Justice de l’Union Européenne de se saisir du sujet.
Lutter contre la pollution de l’air
La loi de 1996 relative à l’air et aux personnes donne un droit « à chacun à respirer un air qui ne nuise pas à sa santé ». C’est pourquoi de nombreuses dispositions ont été prises concernant nos véhicules et le transport en général.
Depuis janvier 2017, le dispositif CRIT’AIR a été mis en place dans la capitale : les personnes souhaitant circuler en voiture dans Paris doivent disposer d’une vignette précisant le niveau de pollution de leur véhicule. Ce système a remplacé celui de circulation alternée en cas de pic de pollution, comme à Grenoble. Certaines catégories de véhicules, comme les voitures mises en circulation avant 1997 ou les poids lourds antérieurs à 2014, ne sont pas éligibles et ne peuvent donc plus circuler intramuros.
Paris n’est pas la seule ville française ayant choisi d’appliquer le dispositif Crit’Air. On note notamment des :
- Zones à Circulation Restreinte (ZCR) Grenoble, Lille, Lyon, Paris, Strasbourg et Toulouse ;
- Zones de Protection de l’Air (ZPA) : Annecy, Chambery, Chartres, Grenoble, Guéret, Lille, Lyon – Villeurbanne, Paris, Rennes, Strasbourg, Toulouse et la Vallée de l’Arve ;
- Zones de Protection de l’Air départementale (ZPAd) : Angers, Annecy, Auch, Bordeaux, Chambery, Clermont-Ferrand, Dijon, Grenoble, La Roche-sur-Yon, Marseille, Montpellier, Niort, Orléans, Pau, Poitiers, Valence.
À échelle individuelle, des gestes simples sont applicables au quotidien afin de lutter efficacement contre la pollution de l’air :
- Se chauffer sobrement : isoler son logement, choisir un appareil performant
- Se déplacer autrement : autre moyen de transport, écoconduite
- Valoriser ses déchets verts : compostage pour les déchets organiques, collecte sélective pour les déchets encombrants.
SOURCES
- Pollution de l'air, site du gouvernement : https://bit.ly/2D6UeGP
- Air et climat, des sources de pollution communes : https://bit.ly/33bIRYP
- LOI n° 96-1236 du 30 décembre 1996 sur l'air et l'utilisation rationnelle de l'énergie (1) : https://bit.ly/35sjF1S
- Vignette CRIT AIR : https://bit.ly/2OFuA1a
- Bilan de la qualité de l’air extérieur en France en 2017 : https://bit.ly/2qDcsgJ