Partir en vacances de nuit présente à première vue de multiples avantages : gain de temps sur le lieu des vacances, moins de circulation, les enfants endormis sagement à l’arrière … mais le risque de somnolence au volant, voire d’endormissement, augmente de manière non négligeable.
Somnolence et endormissement au volant
Dormir suffisamment permet à l’organisme de se reposer. Or, en France, les actifs dorment généralement un peu moins de 7 heures en semaine et à peine 8 le week-end. Une privation de sommeil qui augmente le risque de somnolence et donc d’accidents.
On sait en effet que le temps de réaction augmente avec la fatigue : 1 seconde en état reposé contre 2 secondes après 2 heures de conduite. Voilà pourquoi il est important de s'arrêter toutes les deux heures pour faire une pause lorsque l’on conduit. De plus, 1 actif sur 5 est victime de somnolence et :
- 40 % des endormissements ont eu lieu sur des grands axes routiers (4 voies, autoroutes)
- 26 % sur des routes nationales ou départementales
- 19 % sur des routes secondaires
- 15 % en ville.
Autrement dit les départs en vacances représentent un moment à risque pour les Français, d’autant plus s’ils décident de partir de nuit. En effet, fatigués de la semaine de travail, ils partent avec une dette de sommeil. Celle-ci ne fera qu’augmenter avec la conduite provoquant des effets similaires à ceux d’une conduite sous l’emprise de l’alcool : au-delà de 17 heures consécutives sans dormir, les réflexes du conducteur s'amenuisent jusqu’à être comparable à ceux d’une personne ayant une alcoolémie de 0,5 g/l de sang.
Que faire pour récupérer pendant les pauses
Commençons par reconnaitre la somnolence :
- Un besoin constant de changer de position,
- Le dos ou la nuque qui se raidissent,
- Les yeux qui piquent et se ferment
- Une difficulté de concentration sur la route
En cas de somnolence, une seule option : s’arrêter et faire une sieste. Pour cela, MGEN et Fondation de la Route vous accompagnent avec le module “Sommeil et vigilance” de l’application Des routes à vivre (App Store, Google Play) en vous proposant notamment un atelier de microsieste. Cet atelier est à refaire autant de fois que nécessaire au cours de son trajet. Il permettra de recharger ses batteries en 15 minutes avant de reprendre la route. Pour que les effets de la sieste restent bénéfiques il ne faut toutefois pas dépasser 20 minutes. Dormir plus ne compensera pas l’insomnie de la veille mais perturbera le sommeil nocturne davantage
Conduite accompagnée
Vous avez un jeune en conduite accompagné dans le véhicule ? Vous pouvez lui laisser le volant mais gardez en tête que l’accompagnateur doit respecter le Code de la Route (pas de téléphone portable, ou de sieste par exemple). Il doit donc être reposé, d’autant plus que l’inactivité en voiture pourrait augmenter son envie de somnoler. En outre, les adolescents ont un besoin de sommeil élevé puisqu’ils subissent une période de forte croissance, un déficit chronique de sommeil peut même s’installer. Assurez-vous de sa forme avant de lui laisser le volant, et limiter éventuellement son temps de conduite
Article rédigé par Fondation de la Route
Sources :
Adrien, Joëlle & François, Beck & Vecchierini, Marie-Françoise & Leger, Damien. (2015). Sommeil et transport - Enquête Institut National du Sommeil et de la Vigilance/MGEN - Journée du Sommeil® 2014. Médecine du Sommeil. 12. 10.1016/j.msom.2015.01.087.