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Aujourd’hui en France, l’aide active à mourir est illégale. Celles et ceux qui en ont les moyens se rendent en Suisse ou en Belgique. Des euthanasies se pratiquent clandestinement sur notre territoire. Face à un cadre légal qui n’est plus en phase avec l’évolution de la société et aux inégalités sociales qui se créent, le débat doit s’ouvrir. Et MGEN veut y contribuer.
En 2022, près de 4 000 militantes, militants et salariés et plus de 3 000 adhérentes et adhérents MGEN se sont emparés de la question de la fin de vie. Analyser les lois, les chiffres, les faits était un préalable nécessaire. S’appuyer sur des témoignages et des situations vécues en établissement ou à domicile était aussi indispensable pour se prononcer sur les besoins. Une position commune, nourrie du terrain, a ainsi pu être adoptée lors des Assemblées générales MGEN 2022. Ce travail collaboratif a abouti à la parution d’un manifeste sur la fin de vie.
Le cœur de ce manifeste ? Trois axes forts que sont le droit au respect et à la dignité jusqu’à la fin, l’égalité des droits et la liberté de choix. Pour Clotilde Truffaut, administratrice déléguée Engagement sociétal MGEN : “L’histoire de MGEN est faite d’engagements : en faveur des personnes fragilisées, de l’émancipation, du progrès social… Aujourd’hui, en nous emparant du sujet de la fin de vie, nous poursuivons ces engagements. S’appuyer sur notre force militante pour construire ce manifeste en dix mois était une évidence. C’était un temps précieux humainement et il nous a fait cheminer.”
Au sein des établissements sanitaires et médico-sociaux MGEN, les équipes ont réfléchi très tôt à leurs pratiques sur la fin de vie. Dès 1994, une unité de soins palliatifs a été créée à l’Institut MGEN de La Verrière (Yvelines) avec un dispositif très innovant pour la prise en charge de la douleur. Aujourd’hui, les valeurs fondatrices de MGEN se réaffirment en militant pour faire évoluer les dispositions législatives actuelles. “On agit pour le progrès social depuis 75 ans, affirme Matthias Savignac, président MGEN. On a pris l’engagement d’agir pour défendre les droits existants, mais aussi de se battre pour en conquérir de nouveaux !” Le manifeste sur la fin de vie est désormais diffusé en région et relayé auprès des députés. L’objectif ? Accorder toute sa priorité à ce sujet si essentiel et mobiliser décideurs et opinion publique.
Les Assemblées générales 2022 ont également offert l’opportunité de présenter les résultats de l’enquête “Regard sur la fin de vie en France” réalisée par l’Ifop pour MGEN. Les Françaises et les Français y témoignent une forte attente en faveur d’une évolution législative. Un large consensus se dégage autour de l’aide active à mourir en cas de maladie grave et incurable. 97% des adhérentes et adhérents MGEN (versus 92% des Françaises et des Français) y sont même favorables.
L’un des grands enseignements de cette enquête ? Les Françaises et les Français ne se déclarent pas satisfaits quant à la question de la prise en charge. Leur insatisfaction porte plus particulièrement sur le niveau d’information concernant l’accès aux soins palliatifs (seulement 48% de satisfaits), l’hospitalisation à domicile (44%), leurs droits (39%) et le soutien économique aux aidants (35%). Seuls 14% des Français ont rédigé des directives anticipées. Autant de résultats qui, s’ils sont écoutés et entendus, ouvriront à des débats sur les modèles à suivre.
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