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Richard Zarzavatdjian
Notre spécialiste Santé
Pour parler de nutrition, nous avons interrogé Olivier Dupuy, chef du service diabétologie, nutrition et endocrinologie de l’Hôpital Saint Joseph. Cet expert reconnu partage conseils et bonnes pratiques pour bien manger. Convaincu que l’alimentation ne doit pas être décorrélée de la notion de plaisir, il plaide pour fractionner les repas qui préservent le lien social entre les individus et le temps collectif.
Le podcast
Quelles sont les causes de l’apparition des mauvaises habitudes alimentaires ?
Les équipes soignantes sont soumises à une activité intense. L’alimentation des infirmières et des aides-soignantes est à l’image de l’évolution de la société dans son ensemble. Les rythmes d’alimentation s’estompent progressivement, de même que le fractionnement des repas. Les sollicitations continues des soignants les amènent trop souvent à renoncer à l’absorption d’un petit-déjeuner équilibré. Par ailleurs, l’alimentation se révèle trop riche en glucide d’absorption rapide.
Comment décrire l’impact des habitudes alimentaires ?
La diversité alimentaire pose question car l’on systématise trop souvent (par commodité) le recours aux produits transformés qui sont connus pour intégrer de nombreux additifs et nutriments transformés. Au-delà de la qualité nutritive des repas, c’est le temps consacré à la pause repas qui induit l’apparition d’une mauvaise hygiène alimentaire. Les infirmières et aides-soignantes, sur-sollicitées, renoncent à prendre le temps de se poser, le temps de manger et, ce faisant, elles abandonnent ces temps d’échange entre collègues, ces phases indispensables de ressourcement collectif.
Les principaux symptômes liés à une mauvaise alimentation :
Un petit-déjeuner équilibré est essentiel pour démarrer la journée. Il fournit l’énergie nécessaire, améliore la concentration et la performance mentale, régule l’appétit, et favorise un poids de santé. Les nutriments du petit-déjeuner, tels que les protéines et les fibres, stabilisent la glycémie, optimisent le métabolisme, et contribuent à des habitudes alimentaires saines tout au long de la journée.
Préserver le rythme des prises alimentaires est essentiel. Dans le cadre du quotidien exigeant des soignants, le fait de laisser un trop grand intervalle de temps entre chaque repas est mauvais pour le métabolisme. Il faut pouvoir s’appuyer sur trois prises alimentaires et une collation dans la journée.
La principale erreur consisterait à vouloir tenir compte d’un régime-type. Il faut plutôt se focaliser sur les orientations culturelles, religieuses, familiales. Le choix des aliments, la façon de les accommoder, les saveurs sont autant de variables qui doivent être prises en considération pour que l’effet correctif sur les habitudes alimentaires s’inscrive dans le temps.
L’alimentation de nuit ne doit surtout pas être calquée sur l’alimentation de jour. La qualité des produits ingérés est déterminante ! Manger un fruit dur, sans saveur, est non seulement mauvais pour le métabolisme, mais il génère stress et frustration. Ces sentiments sont exacerbés durant la nuit. Il est enfin indispensable d’intégrer un aliment énergétique au milieu de la vacation de nuit, alors que ce dernier n’est pas indispensable dans la journée. En milieu de nuit, vous rencontrerez presque toujours une baisse d’énergie ; qu’un aliment comme une barre énergétique permettra de surmonter.
Olivier DUPUY
L’alimentation de nuit ne peut pas être confondue avec l’alimentation de jour. La qualité des aliments est encore plus fondamentale !
1. Gérer son temps
La gestion du temps pour les soignants (et notamment la préservation du temps dévolu à leurs repas) revêt une importance cruciale pour maintenir un bien-être physique et mental optimal. Pour y parvenir, ils doivent envisager de fractionner les prises de repas, en s’appuyant sur trois repas principaux et une collation tout au long de la journée. Cette approche, bien que souvent négligée dans un quotidien frénétique, offre des avantages significatifs pour la santé. En effet, préserver un rythme régulier de prises alimentaires en petites quantités est essentiel pour son métabolisme. Lorsqu’un trop grand intervalle de temps sépare les repas, le corps peut entrer en mode de famine, ce qui peut entraîner des fluctuations de la glycémie, une fatigue accrue, une diminution de la concentration et une certaine irritabilité. Pour les soignants qui sont confrontés à des journées souvent longues et intenses, maintenir un niveau d’énergie stable est impératif pour assurer des soins de qualité aux patients.
2. Ne pas oublier le petit déjeuner
Le petit-déjeuner, premier repas de la journée, joue un rôle déterminant. Il rompt le jeûne nocturne et fournit à l’organisme les nutriments nécessaires pour amorcer la journée. Les soignants doivent veiller à privilégier un petit-déjeuner équilibré comprenant des protéines, des glucides complexes et des graisses saines. Cette première prise alimentaire influence directement la stabilité de l’énergie tout au long de la journée.
3. repas tout au long de la journée
Les repas suivants, le déjeuner et le dîner, doivent également être fractionnés de manière appropriée.
Des portions modérées et équilibrées, composées de légumes, de protéines maigres et de glucides complexes, favorisent une digestion optimale et évitent les épisodes de suralimentation. Fractionner ces repas aidera à maintenir une glycémie constante, évitant ainsi les pics et les chutes qui peuvent affecter la concentration et les performances cognitives.
4. L’importance de la collation
La collation, trop souvent négligée, joue un rôle essentiel dans le maintien de l’équilibre énergétique sur l’ensemble de sa journée de travail. Elle peut être planifiée entre les repas principaux pour éviter les creux énergétiques. En optant pour des fruits, des noix ou des yaourts, les soignants disposeront des nutriments essentiels sans entraîner de surcharge calorique.
L’avantage ? Limiter les expositions au risque de prise de poids. En effet, diviser les prises alimentaires offre également des avantages pour la gestion de l’appétit. Des petits repas plus fréquents mais plus légers peuvent aider à contrôler les portions et à prévenir les fringales, favorisant ainsi une alimentation plus consciente et équilibrée.
Lorsqu’un trop grand intervalle de temps sépare les repas, le corps peut entrer en mode de famine. Préserver le rythme des prises alimentaires permet d’éviter des fluctuations de glycémie, une fatigue accrue, une diminution de la concentration et une certaine irritabilité.
Fractionner ses prises de repas en trois repas principaux et une collation au cours de la journée est essentiel pour maintenir un niveau d’énergie stable. Des portions modérées et équilibrées favorisent la digestion et évitent la sensation de faim.
Après une garde de nuit, il est vivement recommandé de prendre un petit-déjeuner équilibré. Les bénéfices sont autant métaboliques que psychologiques. Ce petit-déjeuner agit comme un sas psychologique préparant un retour serein à la vie personnelle.
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