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Les personnels soignants, qu’il s’agisse d’infirmiers, d’infirmières, d’aides-soignants, aides-soignantes, formulent souvent ce regret : « Je n’ai pas le temps de manger correctement ». Manque d’effectif, intensité des missions et priorité données aux soins des patients conduisent souvent à renoncer à des prises de repas régulières et à une pause-déjeuner indispensable.
Patricia, infirmière à l’Hôpital Saint Joseph à Paris, a accepté de nous livrer son témoignage.
Le podcast
Je commence à voir les patients dès 7h30 chaque matin jusqu’à 9h30. Ensuite, il faut enchaîner les tâches et les missions aux côtés des médecins jusqu’à 14h30. Alors, il est possible de prendre une courte pause avant de revenir au plus vite auprès des patients jusqu’à 18h00.
On ne se pose jamais vraiment tout au long de la journée. Je ne peux pas toujours prendre le temps de manger correctement, si bien que je grignote n’importe quoi quand je dispose de quelques minutes.
Nous avons en théorie une heure de pause sur notre temps de travail. Mais l’organisation du travail ne permet pas de faire une vraie coupure car même durant la pause repas, je conserve le téléphone et je suis sollicitée régulièrement. Je préfère alors mettre un terme rapidement à la pause pour reprendre mon service au plus vite. Lorsque la journée s’achève, que la pression retombe enfin, alors là, je dévore littéralement tout ce que je trouve : des gâteaux, des chips, etc. Le repas du soir est finalement le seul que je puisse prendre tranquillement.
L’effet combiné du stress constant et de ces repas mal équilibrés m’a fait prendre du poids. J’ai pris près de 15 kg depuis que je travaille au service Diabétologie.
Patricia Awhanssou
J’ai pris 15kg depuis que j’exerce en diabéto. Au-delà du stress, je pense que je dois cette prise de poids à un grignotage régulier…
J’amène tous les jours sur mon lieu de travail, les repas que j’ai préparés à la maison. Mais il m’arrive souvent de manquer de temps pour les manger. Ils restent alors dans le réfrigérateur. Sur quatre jours de service par semaine, je dirais que je prends des repas dans la moitié des cas.
Le reste du temps, je grignote dans le service. Au-delà de la préparation des repas en amont, il faudrait parvenir à ce que chacun puisse prendre sa pause dans les meilleures conditions car bien manger, c’est aussi un soin préventif pour que, demain, nous ne soyons pas à la place de nos patients !
Anticiper et préparer ses repas à l’avance permet de garantir des repas sains et équilibrés, réduisant la tentation de choisir des options moins nutritives lors de périodes chargées. Envisagez de fractionner les prises de repas, en vous appuyant sur trois repas principaux et une collation. En tant que soignant, il vous arrive régulièrement de travailler de nuit. Dans ce cas, la préparation préalable devient cruciale pour maintenir l’énergie et favoriser une alimentation régulière malgré des horaires décalés, afin de réduire, au maximum, l’impact négatif de vos rythmes de travail sur votre santé.
En tant qu’infirmièr(e) ou aide-soignant(e), vous le savez mieux que quiconque. Vos journées et vos nuits peuvent être chaotiques, imprévisibles et souvent animées d’un sentiment d’urgence. Dans ce contexte, les prises d’alimentation sont souvent reléguées au second plan par manque de temps. C’est pourquoi il vous est recommandé de prévoir des collations saines afin de disposer d’options nutritives pertinentes, faciles et accessibles. Des fruits, des noix, des yaourts ou des légumes découpés peuvent être préparés à l’avance et peuvent être absorbés rapidement. Vous pourrez ainsi maintenir votre énergie, améliorer votre concentration et contribuer à votre bien-être physique pendant vos heures de travail, y compris la nuit.
Pour les horaires du matin, privilégiez un petit déjeuner complet à la maison ou emportez-le pour une pause ultérieure. Au déjeuner, optez pour un repas complet. En horaires d’après-midi, prenez un petit déjeuner modéré en féculents, déjeunez avant le travail, et consommez une collation pendant la pause. En horaires de nuit, prenez une collation au retour à la maison, un petit déjeuner après la nuit, et équivalent d’un déjeuner avant le travail. Pendant la nuit, consommez un repas complet vers 2 ou 3 heures du matin. Privilégiez des repas complets équilibrés et ajustez-les selon vos besoins et horaires.
L’une des principales causes des mauvaises habitudes alimentaires, c’est la mauvaise gestion du temps. Le rythme de vos activités et missions peut vous amener régulièrement à négliger certaines pauses, notamment celles qui sont propices à prendre des repas structurés. Veillez à déléguer à un collègue les tâches qui vous incombent pendant votre pause-déjeuner afin de pouvoir vous y consacrer pleinement. En composant des binômes ou des trinômes de collègues de confiance, assez une rotation qui contribuent à recréer de vrais temps de pause.
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