Le témoignage de Katia,
infirmière à l’AP-HP

Infirmiers, infirmières, aides-soignants, aides-soignantes, vous faites partie des millions de Français qui ont des horaires de travail atypiques. Résultat, comme un tiers d’entre eux, vous souffrez de troubles de sommeil. Aujourd’hui, nous rencontrons Katia, infirmière à l’APHP (Assistance Publique – Hôpitaux de Paris), qui partage sa propre expérience face aux troubles du sommeil et nous apporte des conseils pratiques pour l’améliorer.

Est-ce que vous souffrez de troubles du sommeil ? 

J’ai souffert à plusieurs reprises de troubles du sommeil pendant ma carrière. Ce qui est compliqué pour les paramédicaux, les infirmières, les aides-soignantes, c’est effectivement cette alternance dans nos journées où l’on commence parfois tôt le matin et parfois tard dans l’après-midi. On a des amplitudes horaires assez importantes et sur des courtes périodes. On travaille parfois 15 jours le matin, et 15 jours l’après-midi par exemple.

Ce sont des périodes où, effectivement, il faut changer le rythme de sommeil et c’est un peu difficile.

Quelles sont les causes des troubles du sommeil ? 

De façon générale, les soignants suivent des rythmes compliqués. Que ce soit par l’alternance matin, après-midi et parfois nuit, il faut se réhabituer à de nouveaux rythmes, de nouveaux temps de sommeil sur des périodes assez courtes. 

On est aussi exposés à la charge mentale car c’est un métier où l’on travaille avec de l’humain. Nos patients sont parfois en fin de vie ou avec des parcours difficiles ; ça peut nous renvoyer à notre propre histoire et nous rattraper la nuit. 

Pour éviter cela, il faut arriver à garder une certaine distance professionnelle, ce qui n’est pas toujours évident.